40 ans, l’âge de raison ?

Je sais, je sais, j’avais dit que je ne bloguerai pas avant le printemps, du moins sur ce site. Mais on est en 2015 !

Bonne année à tous !

Ce matin, alors que j’étais en pleine discussion avec une dame très (trop?) sérieuse, le jouet de mon fils oublié dans mon sac à main ce matin (le jouet, pas le fils…), a émis une phrase : « Tu veux jouer avec moi ? »

Source : Amazon.fr

Plutôt que rester stoïque, j’ai ri ! D’autant que ce satané jouet, quand on l’éteint te sort « Bon alors, salut ! » ou un truc du genre…

Cela a décrispé la conversation et rendu les choses plus simples, comme par magie.

Depuis, je me pose la question : pourquoi est-ce que je me sens toujours obligée d’être aussi sérieuse avec les gens, pourquoi j’évite de rire, pourquoi est-ce que je masque autant cette partie joyeuse qui fait partie de moi ?

Je ne sais pas quand cela a commencé, mais c’est sans doute à la fin de l’école primaire. Les grands qui venaient chercher leurs petits frères et soeurs le samedi nous racontaient que le collège, c’était du sérieux, on n’allait plus rigoler du tout.

Fini, le cocon de cette petite école magique où la créativité avait été boostée au quotidien (avant le changement de directeur…), fini les cours de chant après 15h30, fini les classes à double niveau et autres expérimentations farfelues qui font le bonheur des enfants.

Ils (les grands) n’avaient pas tort…c’était pas drôle du tout  le collège … même si ce n’était pas aussi horrible que cela pour la bonne élève que j’étais. Mais…je suis devenue sérieuse, très sérieuse, si j’en crois les appréciations laissées sur les bulletins de notes.

Je me suis longtemps demandée où était passée la petite fille de CP qui avait « fugué » avec une copine pour aller feuilleter des livres dans une librairie (en mentant à la « nounou » devant l’école : « oui oui, maman est au courant que j’y vais avec Marjolaine et sa maman »), la petite fille de même pas 10 ans qui a créé avec sa petite soeur un journal pour enfants qu’elle a eu le culot de vendre à ses copains de classe (chuuut….).

La réponse est : Elle est devenue sérieuse !

Elle a caché (enfoui) sa créativité et quand c’est devenu trop difficile, elle s’est mise à dessiner et elle a écrit en cachette, ou juste pour son frère, sa soeur et ses copines de classe. Ca a duré longtemps, très longtemps…

Voilà que je parle de moi à la troisième personne comme A. D. ! Ark, on arrête ça tout de suite…

A 33 ans, j’ai compris que ce n’était plus possible, que même si mes employeurs appréciaient vraiment mon travail, moi, j’étais malheureuse. Je me suis donc lancée dans l’aventure entreprenariale, mais trop quand même ! J’ai travaillé dans le même domaine, j’ai même eu mes anciens employeurs parmi mes clients. Et c’est à ce moment, que j’ai découvert que je n’avais même pas peur de parler en public, que j’adorais cela à condition que ce soit pour transmettre ou enseigner mon expertise… Toutes mes excuses d’ailleurs à tous mes anciens élèves d’avoir dû supporter mes débuts quand je pensais qu’il fallait tout le temps être sérieuse en public…

A la fin de l’année dernière, voyant dangereusement approcher les 40 ans, j’ai fait ma petite crise…Non, je me suis pas achetée une Porsche…j’ai créé une société dans un tout autre domaine que mon domaine d’expertise principal (mais dans un domaine où je rêvais de travailler avant le collège, hasard ?). J’y ai ajouté l’écriture…parce qu’on ne se refait pas, hein ?

Pendant des mois, cela n’a pas été facile, je ne me sentais pas légitime dans ce domaine-là, j’hésitais même à communiquer, j’avais peur de ne pas être prise au SERIEUX… Hooooo….moi, qu’on disait si sérieuse…

Et ce matin, quand ce petit jouet a dit, en plein milieu d’une discussion très sérieuse « Tu veux jouer avec moi ? », j’ai compris qu’il était peut-être temps d’être juste MOI, sans y ajouter ce sérieux, superflu qui ne me ressemble pas.

Oh oh oh, ne partez pas…on ne va pas se quitter sur une note aussi …. sérieuse ?

On n’arrête pas de jouer parce que l’on vieillit, on vieillit parce qu’on arrête de jouer

Source : »Inconnu » (qui a plus que jamais toute mon estime…)